Se battre contre une administration bornée
30 mars 2010
Villeurbanne,
le 30 mars 2010
LETTRE OUVERTE A
MONSIEUR BERNARD
SECRÉTAIRE
GÉNÉRAL ADJOINT
DU SGAP DE LYON
215 rue André Philip
69003 LYON
Monsieur,
Le 05.05.2009 pour qualifier
la grève
de la faim que je faisais en vue d’être réintégrée à mon poste, vous
avez
utilisé le terme de lamentable. J’ose espérer que vous entendiez par-là
qui
inspire de la pitié.
Quoique si vous eussiez eu
quelque pitié que ce soit envers
ma situation, il vous eut appartenu d’y remédier en utilisant votre
pouvoir de
retrait de cet arrêté inique me plaçant en position de mise à la
retraite
pour Invalidité. A tout le moins en veillant à ne pas rajouter à la
précarité
subie des réclamations de trop-perçus. Or chacune de mes requêtes sont
venues s’échouer comme autant de
bouteilles à la mer sur les rivages de votre mépris souverain.
A l’heure où
l’Etat
demande des comptes aux entreprises dont les méthodes de management peu
orthodoxes, génèrent des suicides chez leurs employés, utiliser comme
point de
départ pour évincer un agent de son poste, une pseudo- tentative de
suicide
fait montre d’une bien piètre humanité.
Si tel avait
été le
cas, Il vous eût appartenu de soutenir
cet agent en détresse et non point l’enfoncer mettent ainsi sa vie en
danger.
Puisque pour moi comme pour
de nombreux agents ayant été
malades, vous avez inauguré le Ministère
de L’Extérieur par le biais de cette retraite pour Invalidité,
m’affranchissant depuis le 05.05.2008 de
tout devoir discrétionnaire et de réserve, permettez-moi
aujourd’hui de vous dire, à la
lueur de deux années de lutte incessante pour mon droit au travail, de
7 mois de recherches d’emploi dans un pays
en crise et avec pour tout revenu des minimas sociaux,
ce qui est vraiment lamentable.
S’en remettre à un juge
administratif pour réparer ce qui
pour le mieux est votre erreur manifeste de jugement, pour le pire une
discrimination alliée à du harcèlement, voilà qui est bien navrant.
Instrumentaliser des médecins
et un Service Médical, et pire
se servir de psychiatres pour mettre les plus faibles sur le banc
de
touche, voilà qui est déplorable. L’Institutionnalisation de la médecine
voilà
qui nous rappelle de bien mauvais souvenirs.
L’Administration de la Police
plus que tout autre devrait se
garder de stigmatiser un certain nombre
de ses agents (les malades en l’occurrence) car ainsi elle rejoue les
heures
les plus sombres de l’Histoire. Dites-moi juste une chose, Monsieur,
quand la
misère de tous les exclus au pied de votre tour d’Argent vous sera
insupportable à regarder, continuerez-vous à pratiquer le Déni en
situation
traumatisante ou proposerez vous une solution plus radicale pour ne plus
avoir sous les yeux cette misère que vous créez?
Comment se fait-il que votre
Administration ne soit pas apte
à reclasser ses agents ayant été malades.
Pour me faire passer en
Commission de Réforme vous avez
utilisé pour prétexte « des troubles disthymiques
Chroniques » !! Plus c’est gros et mieux ça passe, décidément ! Voilà
qui est non plus lamentable mais franchement
honteux.
Car, voyez-vous, Monsieur, un
Handicapé, même un Handicapé
mental peut rendre des services à la Communauté et votre Administration
n’est
pas en reste pour être en devoir de les y accueillir voire même de les
protéger.
Même
une
personne handicapée peut apporter sa contribution à une Société si cette
dernière s’avère capable d’utiliser ses compétences et ses ressources. Se
couper de ces ressources ne rendra pas le service public
plus performant. Maladie n’est pas absentéisme.
Face à une Administration
bornée, j’ai choisi le combat de
l’Abus d’Autorité. J’ai lutté debout et couchée, le ventre vide dans le
froid
et la chaleur. Je n’ai jamais choisi la solution de la facilité dans mon
existence pour ma part et ce quels qu’en soient les risques encourus, je
ne
vais pas commencer aujourd’hui.
Quand l’Autorité se fait par
trop abusive, il convient de prendre le maquis et
de résister. Car, voyez-vous, Monsieur, je suis par trop
inquiète quand dans
mon propre pays, des agents pour faire appel à votre Humanité
en viennent à
citer des passages de la Bible.
Vous souhaitant bonne réception de cette lettre, je
vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes Républicaines salutations